Promenade au Père Lachaise - Supplément de Promenades dans Belleville et Ménilmontant



La plus grande nécropole parisienne attire chaque année une foule considérable  ( plus de deux millions de visiteurs ).
Tous les âges, toutes  les nationalités s’y mêlent.
Certains viennent voir « leur » mort : Jim Morrison, chanteur américain exilé à Paris, Alan Kardec, maître du spiritisme, Edith Piaf ou Yves Montand, Thiers ou Maurice Thorez, Chopin ou Pétrucciani….
La liste est presque sans fin.
D’autres aiment déambuler au hasard et découvrir telle ou telle sépulture d’homme ou femme, célèbre ou non.
Quelques vieilles dames du quartier s’y donnent aussi rendez vous aux beaux jours pour papoter sur un banc à l’ombre des arbre majestueux qui ornent le cimetière.
Avant de l’explorer et d’aller rendre visite à ses fantômes, intéressons nous à son histoire.


Le cimetière du Père Lachaise est édifié sur une des collines qui entouraient Paris. Au 12ème siècle, possession de l’évêque, elle fut tout naturellement appelée Champ-l’Evêque. On y cultivait la vigne, les céréales, les légumes, que l’on vendait sur les marchés de la capitale .
En 1430, un riche épicier (négociant qui faisait le lucratif commerce des épices) Régnault de Wandonne, ayant fait l’acquisition du terrain,  y fait construire une somptueuse folie ( mot qui vient du latin folia, feuille, la folie est une riche maison de campagne). Une artère du 11ème arrondissement, la rue de la Folie Régnault en garde le souvenir.
Le domaine,  plusieurs fois, changea de propriétaires jusqu’à ce qu’il fut acquis en 1626 par les Jésuites de la « maison professe de Saint Louis », rue Saint Antoine, pour devenir un  lieu de repos pour les  prêtres convalescents ou retraités.
En juillet 1652, le jeune Louis XIV, assiste depuis la colline, en compagnie de Mazarin,  aux combats qui se déroulent sur le Faubourg Saint Antoine entre les troupes royales menées par Turenne et les frondeurs conduits par Condé. La victoire royale permet aux Jésuites d’avoir l’honneur d’appeler leur domaine Mont-Louis.
Dans l’ancienne maison de Régnault, réaménagée et surélevée, le Père François d’Aix de la Chaize possédait un appartement. En 1675, il devient le  confesseur de Louis XIV qui outre son intelligence, admirait  son extrême culture et peut être son goût pour une  certaine façon de confesser les dames (il en avait contracté la vérole) . Il conservera cette charge jusqu’à sa mort en 1709. Mont Louis était ainsi devenu un lieu très fréquenté par les Grands  du Royaume, qui connaissaient l’influence qu’avait le Père Lachaise sur le monarque.
A la suite de dettes, la compagnie de Jésus en est expulsée en 1762. Le domaine passe entre plusieurs mains.
Mais l’entretien d’une si grande propriété coûte cher,
Finalement  son dernier propriétaire la revend en 1803 à la ville de Paris, dont l’intermédiaire est le préfet de la Seine, Nicolas Frochot.  Son dessein est d’en faire un vaste cimetière.
L’aménagement est confié à Brongniart à qui on doit,  entre autre, le Palais de la Bourse.
Le « cimetière de l’Est » ouvre le 21 mai 1804. Il compte à l’époque 17 hectares, mais sa situation extra muros et de plus dans une commune réputée populaire, n’attire guère les « résidents » potentiels, fortunés et bourgeois.(49 tombes en 1806, 833 en 1812… c’était insuffisant)
En 1817 une vaste opération publicitaire a lieu : pour « lancer » le cimetière, le rendre « fréquentable » à la bourgeoisie parisienne,  on va y enterrer des « locomotives ». Ainsi on y transfert les restes d’Héloïse et d’Abélard, de la Fontaine et Molière. De plus on y propose les premières concessions à perpétuité.
Le succès est immédiat : la place libre étant importante on y bâtit nombre de grands et pompeux mausolées et finalement,  en 1830, on y compte 33 000 tombes.
De 1824 à 1850 on effectue cinq agrandissements successifs, pour aboutir à une superficie totale de 44 hectares.
Mais le cimetière conserve  aussi et,  peut être surtout,  le souvenir d’évènements tragiques.
Outre le combat désespéré des étudiants polytechniciens et ceux  de l’Ecole vétérinaire d’Alfort contre les troupes russes en mars 1814, c’est surtout la fin de la « Semaine Sanglante » qui est attachée à la mémoire collective.
Du 21 au 28 Mai 1871, des milliers de Communards sont massacrés, eux même n’ayant pas hésité pas à fusiller des otages. Les derniers combats se déroulent dans le Père Lachaise et le « Mur des Fédérés », où sont passés par les armes les ultimes combattants  de cette terrible guerre civile.
En regard à cette tragédie, le dernier événement semblera mineur : le 8 février 1874, le tunnel du chemin de fer de la Petite Ceinture  qui passe sous le cimetière s’écroule, entraînant dans sa chute, sur les rails,  un certain nombre de cercueils.

Actuellement plus d’un million de personnes sont enterrées au Père Lachaise.
Un passionné du cimetière a relevé pas moins de vingt mille tombes dignes d’intérêt. (personne illustre, architecture, émotion etc.…)

L’itinéraire qui suit  permettra d’avoir une vue d’ensemble sans qu’elle soit naturellement exhaustive. Chacun pourra consulter sur des panneaux  que l’on trouve dans les allées ou sur des plans que l’on vend aux entrées,  la liste des célébrités qui y reposent et ainsi organiser sa visite.

N’oublions pas aussi que ce cimetière est le lieu de cérémonies nocturnes,  étranges, nécrophiles, spirites ou autres…. Qu’une vie parallèle y existe….

 


Itinéraire

On pénètre par l’entrée principale, œuvre monumentale d’Etienne  Hippolyte Godde (1825) à l’angle de la rue de la Roquette et du boulevard de Ménilmontant, entre les stations de métro Père Lachaise (lignes 2 & 3) et Philippe Auguste (ligne 2).

On est dans l’avenue principale

Longer les sépultures du côté gauche.
Avant le premier croisement, la tombe de la famille Pineyro , à l’aspect « kitch » mérite un regard.

L’avant dernière sépulture offre un moment d’émotion.
« Wir sind ein End un ein Beginn » est inscrit : « Nous sommes une fin et un début. »

On croise alors l’avenue circulaire.
Sur la gauche de celle ci on aperçoit la tombe de Colette ( 1873-1954)
(peut-être y verrez vous un chat et un chien converser ?).

Poursuivre sur l’allée principale, toujours du côté gauche.

Nous rencontrons d’abord Visconti  dans une pose de réveur ( architecte italien à qui l’on doit entre autre la fontaine de la place Saint Sulpice et la conception du tombeau de Napoléon),  puis le mausolée  très Art Nouveau de la famille Dantan 



Peu après, Rossini (qui léga en mourrant une partie de sa fortune pour ouvrir une maison de retraite pour musiciens),  le buste d’Alfred de Musset  (pour qui « tout vrai regard est un désir ») et le Baron Haussmann (qu’on ne présente plus ) nous conduisent jusqu’au

Monument aux morts
Il constitue l’œuvre majeure du sculpteur Albert Bartholomé (1848-1928) qui a beaucoup œuvré pour les sépultures des cimetières parisiens.
 nauguré en 1899, il sert de fronton à l’ossuaire du Père Lachaise. (le jour de l’inauguration on exigea que les fesses nues des statues soient recouvertes d’un drap)
L’auteur repose d’ailleurs dans ce cimetière.

Prendre le petit chemin sur la gauche quand on est face au monuments aux morts jusqu’à la somptueuse sépulture de Paul Baudry (il fut l’un des plus célèbre représentant de la peinture académique du Second Empire et réalisa entre autre la décoration du foyer de l’Opéra Garnier).

Faire demi tour et traverser l’allée principale .

Deux sépultures nous attendent très rapidement : le président Félix Faure (qui n’a toujours pas retrouvé sa connaissance ! Thomas Couture (autre peintre académique dont l’œuvre la plus célèbre « les Romains de la Décadence » est exposée au Musée d’Orsay)et le buste de François Arago (François Jean Dominique Arago né le26 février 1786 mort à Paris le 2 octobre 1853 est un astronome, physicien et homme politique français.
Il était l'un des quatre frères Arago : Jean Arago, (1788 - 1836), général au service du Mexique, Jacques Arago (1790 - 1855), écrivain et explorateur, Etienne Arago (1802 - 1892), écrivain et homme politique.
Descendre puis tourner à gauche dans l‘avenue du puits. On laisse sur la droite l’entrée de la Rue du Repos.
Poursuivre par l’avenue Casimir Périer.

Sur tout le chemin, il est intéressant de noter sur de nombreuses tombes l’inscription « concession à perpétuité » ou « C.A.P.) ainsi que l’importante quantité de mausolées. Nous sommes dans la partie la plus ancienne du cimetière où les Parisiens avaient en premier répondu à « l’appel d’offres ».

 Nous apercevons, sur la droite, le monumental tombeau d’Héloïse et Abélard. (les deux amants morts tous deux à 63 ans, à vingt ans d’écart, furent réunis … à des fins promotionnelles.)

Revenir sur l’avenue Casimir Périer. Bien vite on aperçoit une tombe étrange où deux mains, sur la dalle, s’enlacent..
Au croisement avec le chemin Serre, deux sépultures attirent le regard : Anton Reicha (compositeur tchèque né en 1770 à Prague et mort à Paris en 1836 qui a sans doute le plus influencé, selon les musicologues, l’Ecole Française) et Robertson (de son vrai nom Etienne Gaspard Robert né à Liège en 1764 et mort à Paris en 1837, abbé de son état, c’est un personnage multiple, à la fois peintre dessinateur, « physicien aéronaute », mécanicien, opticien, « fantasmagorien ». )

Prendre le chemin Serre, puis à gauche le chemin Maison. Sur la gauche on croise un mausolée avec une superbe mosaïque Art Nouveau. Comme nombre d’autres, on peut observer un vitrail à l’intérieur.
Sur la gauche, emprunter dans le chemin Lauriston. Derrière des barrières on peut apercevoir une tombe. Faire le tour.

Nous sommes alors devant la sépulture, certainement l’une des  plus visitées du Père Lachaise, de James Douglas Morrisson (Jim Morrisson, qui avant d’être chanteur des « Doors » se voulait surtout poète, est venu achever sa brève existence, dans des circonstances mal élucidées, à Paris, la ville de Rimbaud à qui il vouait une admiration sans limite)

Revenir en arrière et prendre le chemin de Lesseps.  La cinquième tombe sur la droite après le panneau du chemin attire l’œil par sa naïveté : un homme, une femme, un chien loup gravés dans du marbre blanc.

Continuer jusqu’au Carrefour du Grand Rond.
Au centre, se dresse l’effigie de Casimir-Perier. ( Jean Casimir-Perier, 1847-1907, fut président de la IIIème République de mi 1894 à début 1895 ; dans le déroulement de l’affaire Dreyfus, il prit le parti de l’accusé)

Au Carrefour du Grand Rond, prendre sur la droite l’avenue des Acacias.

L’obélisque qui est érigé sur la gauche, peu après ce grand rond point est la sépulture de Champollion. Jean-François Champollion dit Champollion le Jeune (né le 23 décembre  1790 à Figeac, dans le Lot et mort le 4 mars 1832 à Paris) est un égyptologue français. Déchiffreur des hiéroglyphes, il est considéré comme le père de l'égyptologie. Il disait de lui-même : « Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi ».
Après une petite marche d’une centaine de mètres, on trouve sur la gauche le mausolée de Kellermann. (François Christophe Kellermann,1735-1820, fut le vainqueur de Valmy et maréchal d’Empire. Comme tous ses collègues, son nom est dédié à un boulevard « dit des Maréchaux » situé sur les anciennes fortification de Paris. A noter que dans le Parc Kellermann de Paris 13ème, on trouve l’un des derniers vestiges de ces fortifications.).
Sur la gauche, dans les hauteurs, un impressionnant mausolée attire le regard.
Prendre l’escalier qui y conduit.
Il s’agit de la tombe de Elisabeth de Davidoff, née baronne de Strogonoff morte à Paris en 1813.
Redescendre la quinzaine de marches et emprunter le petit chemin vers la gauche.
La sixième tombe (famille d’Herbécourt) comporte une magnifique mosaïque dans le plus pur style Art Nouveau.
Prendre peu après des marches vers la gauche pour rejoindre le chemin des chèvres.
On aperçoit la tombe de Claude Chappe aisément reconnaissable par la maquette qu’elle porte de son célèbre télégraphe optique à bras mobiles.

Le télégraphe de Claude Chappe.
C’est à Belleville, dans le parc du Président de Saint-Fargeau, à l’emplacement de l’entrée du cimetière, que l’inventeur installa le prototype de sa première machine : « il consistait en deux mâts entre lesquels se trouvaient cinq panneaux, dont l’apparition et la disparition formaient des signaux. »
Présentée le 22 mars 1792 à l’Assemblée nationale sous le nom de tachygraphe, il fut décidé de l’expérimenter au point le plus élevé (128 mètres) de l’Est parisien.
Mais les Bellevillois, surpris et inquiets de l’érection d’un tel engin sur les terres d’un présumé fidèle à la Couronne, s’imaginèrent tout de suite que ce « phallus à bras » devait servir à communiquer avec la famille royale incarcérée au Temple. Dans leur fureur fanatique ils détruisirent et brûlèrent l’œuvre de l’inventeur qui n’eut que le temps de se sauver pour ne pas être pendu.
Après plaintes, maints débats et rapports, le 25 juillet 1793 eut lieu la première expérience officielle de transmission à grande distance entre le télégraphe installé parc de Saint Fargeau et les postes d’Ecouen, à 13 kilomètres.
L’expérience fut concluante et tout un réseau vit le jour. Il fut utilisé jusqu’à la deuxième moitié du 19ème siècle en majeure partie pour transmettre des messages militaires et les résultats de la loterie nationale.


Poursuivre le chemin des chèvres.
Nous arrivons alors dans le « carré des Maréchaux ».
Napoléon décida, de leur vivant, où seraient enterrés « ses » maréchaux d’Empire.
En prenant sur la droite le chemin Masséna, nous croiserons les sépultures de Ney, Murat, Davout, Masséna, Lefebvre et Suchet.
Continuer par le chemin Suchet pour retrouver sur la droite l’avenue des Acacias.
Sur la gauche on croise la tombe de Scribe.

Né à Paris, le 24 décembre 1791.
Il fut un de nos plus féconds auteurs dramatiques et obtint de grands succès sur presque toutes les scènes de Paris ; il eut de nombreux collaborateurs ; son Théâtre complet forme 20 volumes, dont 10 de comédies-vaudevilles, 3 de comédies, 2 d'opéras et 5 d'opéras-comiques ; il écrivit aussi des mélodrames, des ballets et des romans. Ses œuvres, au théâtre, les plus connues sont : La Camaraderie, Bertrand et Raton, Le Verre d'Eau, Les Huguenots, La Juive, Robert Le Diable, etc.
Élu à l'Académie contre de Salvandy le 27 novembre 1834 en remplacement de Antoine-Vincent Arnault, il fut reçu le 28 janvier 1836 par Abel-François Villemain ; il vota contre l'admission de Victor Hugo.
Mort le 20 février 1861.

Prendre peu après vers la gauche le chemin Abadie qui nous mènera jusqu’à l’avenue circulaire que nous prendrons vers la gauche.
Au premier carrefour, on est face au monument dédié aux victimes du camp nazi de Mauthausen. Aller dans l’avenue transversale numéro 3, pour rejoindre au bout de quelques mètres la tombe de madame Lamboukas,  mondialement connue sous le nom d’Edith Piaf. Elle repose là, dans une tombe toujours fleurie, avec son père et son mari, Théo Sarapo

Revenir en arrière et prendre sur la gauche l’avenue circulaire. Quelques mètres après sur la droite nous sommes face au Mur des Fédérés. Le 28 mai 1871, à l’issue de terribles combats dans le cimetière, 147 combattants de la Commune furent fusillés contre ce mur et jetés dans une fosse creusée à son pied.

Face au mur, la sépulture de Jean Baptiste Clément immortalise par une céramique « le temps des cerises » qu’il écrivit en 1866. Cette romance devint « l’hymne » de la Commune.

En continuant sur l’avenue circulaire, nous croisons les tombes de différents dirigeants du Parti Communiste Français (Maurice Thorez, Jacques Duclos, Paul Vaillant Couturier, le Colonel Fabien etc.), du poète Paul Eluard,  puis les émouvants monuments érigés en souvenir des victimes des camps de concentration nazis.

Emprunter à gauche l’avenue Pacthod, pour croiser à droite, en selle sur son cheval, le général Antranik héro national arménien, mort en 1927 et inhumé en 1929 au Père Lachaise. En février 2000, ses cendres furent transférées en Arménie.

Au carrefour, aller vers la droite sur l’avenue transversale numéro 3. Un peu plus loin sur la gauche, on découvre le lieu de repos d’Eugène Pottier. Dessinateur sur étoffe, il acquit la célébrité quand l’ouvrier lillois  Pierre Dégeyter mit en musique, cinq ans après sa mort, en 1888, l’un de ses poèmes. Cette chanson reste à ce jour la plus traduite dans le monde. C’est l’Internationale.
Elle devint l’hymne du mouvement ouvrier en 1904, après le congrès de la 2ème Internationale à Amsterdam.



Continuer jusqu’à l’avenue Greffülhe que l’on empruntera sur la gauche pour rejoindre l’avenue transversale numéro 2. Aller vers la droite dans cette dernière pour rejoindre une des tombes « mythiques » du cimetière : celle de Victor Noir.

C’est sous ce pseudonyme qu’est connu Yvan Salmon (1848-1870).
Jeune journaliste à « la Marseillaise », quotidien anti impérial,  il se présente le 10 janvier 1870 chez Pierre Bonaparte, cousin impulsif de Napoléon III, afin d’organiser en tant que témoin un duel pour Pascal Grousset, son collègue du journal. Ce dernier s’estimait diffamé par un article de Bonaparte.
La rencontre tourne mal, un coup de pistolet est tiré et Victor Noir s’écroule mortellement blessé.
Pierre Bonaparte est arrêté et « la Marseillaise » publie : « Voilà dix-huit ans que la France est entre les mains ensanglantées de ces coupe-jarrets, qui, non content de mitrailler les républicains dans les rues, les attirent dans des pièges immondes pour les égorger à domicile.
Peuple français, est-ce que décidément tu ne trouves pas qu’en voilà assez ? »
Emile Ollivier, chef du gouvernement, par prudence, fait organiser les funérailles à Neuilly sur Seine pour limiter les débordements. Cent mille personnes, pourtant, forment le cortège, dans lequel on aperçoit Louise Michel, Eugène Varlin, Charles Delescluzes.
En 1891, la dépouille, symbole républicain, est transférée au Père Lachaise. Dalou, à qui on doit la statue de la place de la Nation, réalise son gisant.
Le pantalon est dégrafé du premier bouton et gonflé par un membre viril de bonne taille. Victor Noir devait se marier le lendemain. Est ce pour cela aussi qu’on attribue des pouvoirs secrets (amour, plaisir, fertilité) à ce gisant ? On  constate simplement que certaines parties sont lustrées…


Poursuivre l’avenue transversale numéro 2 pour apercevoir plus loin, dans l’avenue Aguado les tombes de Francis Lemarque créateur de la célèbre chanson « A Paris » et d’Yves Montand  et de  Simone Signoret.

Sur la droite de l’avenue transversale numéro 2, nous entrons dans le Columbarium, où ont lieu les incinérations.
Faire le tour et prendre vers la gauche l’avenue des étrangers morts pour la France, Pour rejoindre la tombe, perpétuellement fleurie, d’Allan Kardec.

De son vrai nom Hippolyte Léon Denisart-Rivail, il est considéré comme le père de la doctrine du « mouvement spirite ». Il en a défini ainsi les principes : « L’homme n’est pas seulement composé de matière, il y a en lui un principe pensant relié au corps physique qu’il quitte, comme on quitte un vêtement usagé, lorsque son incarnation présente est achevée. Une fois désincarnés, les morts peuvent communiquer avec les vivants, soit directement, soit par l’intermédiaire de médiums. »
Victor Hugo, Théophile Gautier, Conan Doyle furent séduits par le spiritisme.
Allan Kardec trouve ses adeptes surtout au Brésil où ses ouvrages ont été vendus à trente millions d’exemplaires. Sa tombe sur laquelle on peut lire sa devise, «  Naître, mourir, renaître, telle est la Loi. », est l’une des plus visitée du Père Lachaise.


Peu après cette sépulture, rejoindre l’avenue transversale numéro 1 et l’emprunter vers la droite. Tourner à gauche dans le chemin  Eugène Delacroix où nous trouverons, naturellement la tombe de ce dernier.


Au carrefour prendre immédiatement le chemin à droite, sur la gauche nous pourrons voir le buste de Honoré de Balzac qui fait face à Gérard de Nerval.

On retrouve bien vite l’avenue transversale numéro 1 qui nous conduira, à main gauche jusqu’aux tombes de  Marie Trintignant  et de Gilbert Bécaud, sur laquelle les admirateurs ont déposé de nombreux objets dont un petit piano.
Face à la sépulture de ce dernier, prendre le chemin Laplace puis à gauche  l’allée Molière, pour rejoindre les deux tombes « vedettes » de la Nécropole : Jean Baptiste Poquelin  dit MolièreJean de La Fontaine, inhumés côte à côte.
Faire demi tour et suivre l’allée Molière jusqu’au chemin du bassin qui nous mènera jusqu’à l’avenue de la Chapelle.
La prendre vers la droite pour trouver très vite la tombe de Géricault sur laquelle est représentée une de ses œuvres majeures : « le radeau de la Méduse ».

Théodore Géricault est un peintre français né le 26 septembre 1791 à Rouen, mort le 26 janvier 1824 à Paris. Incarnation de l’artiste romantique, sa vie courte et tourmentée a donné naissance à de nombreux mythes.

On laissera à main droite le mausolée d’Adolphe Thiers

Louis Adolphe Thiers (Marseille, 15 avril 1797 –Saint-Germain en Laye, 3 septembre1877) est un avocat, journaliste, historien et homme d’Etat français. Il fut notamment ministre et président du Conseil sous la Monarchie de Juillet, député sous la IIème République et pendant le Second Empire, et le premier président de la Troisième République - le deuxième à avoir occupé cette fonction en France.
Un des chefs historiques de la droite orléaniste, il est notamment responsable de l'écrasement de la Commune de Paris au cours de la Semaine Sanglante, avant de se prononcer pour la fondation d'une République conservatrice.



et la Chapelle, pour descendre les escaliers jusqu’au chemin Denon.
Quelques pas après on pourra rendre visite à Frédéric Chopin, à Pierre Desproges, dont les réquisitoires du « tribunal des flagrants délires » font encore rire les inconditionnels et à Michel Pétrucciani (sa tombe est immense alors que ce musicien était vraiment petit. L’explication en est simple : décédé à New York où il vivait, on a rapatrié sa dépouille dans un cercueil américain très grand…)

En poursuivant l’allée Méoul on rejoint l’avenue Casimir-Perier.
La sortie alors n’est pas loin.
La découverte et la poursuite, à l’aventure, de la promenade non plus…


Dominique Détune
Promenades dans Belleville et Ménilmontant

          


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